Quand un zoologiste, spécialiste des sangsues d’eau douce, qui a concouru dans une équipe visant le record du monde de vitesse de lecture de Shakespeare, se fait écrivain, cela donne forcément quelque chose de pas banal !
Tout commence lorsque les habitants de Saint Piran, petit bout du monde perdu sur la côte de Cornouailles, découvrent sur une plage un homme nu, rejeté par la mer, et une baleine...
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Quand un zoologiste, spécialiste des sangsues d’eau douce, qui a concouru dans une équipe visant le record du monde de vitesse de lecture de Shakespeare, se fait écrivain, cela donne forcément quelque chose de pas banal !
Tout commence lorsque les habitants de Saint Piran, petit bout du monde perdu sur la côte de Cornouailles, découvrent sur une plage un homme nu, rejeté par la mer, et une baleine qui semble refuser de quitter la côte.
Cet homme s’appelle Joe. Il a fui dans un moment de panique la City de Londres après avoir constaté que le logiciel de prévisions économiques qu’il a créé pourrait bien annoncer la fin du monde et surtout a fait perdre à la banque qui l’emploie des centaines de millions de Livres Sterling.
Alors, apeuré, il a tout plaqué en moins d’une minute, a sauté dans sa voiture et roulé jusqu’au bout de la route, c'est-à-dire Saint Piran.
Rapidement adopté par le village de 307 âmes (308 avec lui), il se prend à rêver d’une autre vie. Et se demande bien pourquoi cette baleine, qui semble-t-il l’a sauvé de la noyade, continue obstinément à croiser au large du village.
Puis soudain, les prédictions de son logiciel semblent se réaliser. Un vent de panique se met à souffler sur toute la planète, jusqu’à ce petit paradis presque coupé du monde. Et il faudra toute l’ingéniosité, la générosité, la fantaisie et l’optimisme des piliers de la communauté pour résister au sentiment de fin du monde qui vient troubler leur quiétude.
Du Dr Brooks, médecin à la retraite, en passant par Kenny, le glaneur, Demelza, la romancière à l’eau de rose, Jeremy Melon, le naturaliste et peintre du dimanche, Aminata, l’infirmière, Abel O’Shea, le capitaine du port sourd comme un pot, Martha Fishburne, l’institutrice et surtout Polly, la pimpante épouse du vicaire, c’est tout un village qui donnera tort aux prévisions mathématiques et apocalyptiques de Joe.
John Ironmonger dresse là le portait attachant, émouvant et drôle d’une communauté so british. "Sans oublier la baleine" est un roman d’une grande originalité, optimiste, qui redonne foi en l’humanité. C’est une perle de tendresse et d’imagination enrobée d’humour anglais. On espère que John Ironmonger nous offrira vite d’autres petits bijoux de ce genre et que les éditions Stock s’empresseront de les publier.
"Sans oublier la baleine" – John Ironmonger – Editions Stock – 422 pages – 22 euros.
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